Paradoxe français, il y a quelques semaines encore nous étions pointés du doigt comme les « mauvais élèves » européens en matière de défiance vis-à-vis de la vaccination. Aujourd’hui, avec des modalités d’inscription simplifiées, des ouvertures en soirée des vaccinodromes, une organisation structurée ainsi que la perspective de pouvoir partir en vacances ou de retrouver des activités culturelles et sportives, l’adhésion de la population est manifeste, toutes tranches d’âge confondues.

Si elle est une des composantes du pass sanitaire et synonyme de sésame pour retrouver une vie « normale », la vaccination contre la Covid-19 entraine cependant une certaine confusion dans les esprits. Se faire vacciner ne dispense en aucun cas du respect des gestes barrières, du port du masque et du traçage des cas contacts. Le virus ne va pas disparaitre du jour au lendemain. Il risque au contraire d’impacter encore longtemps notre quotidien. A l’instar d’autres maladies, comme la rougeole, qui réapparaissent faute d’immunité collective.

En cette semaine européenne dédiée à la vaccination, nous tenons à réaffirmer son importance et appelons à la vigilance de chacun. Nourrissons, enfants, adultes, nous sommes tous concernés pour limiter les contagions et les propagations virales. C’est un devoir de citoyen et un acte de santé publique ! Alors que le BCG contre la turberculose a été mis au point il y a 100 ans, les garçons peuvent maintenant être vaccinés contre le papillomavirus (HPV). Reste à les convaincre et à en expliquer les enjeux, puisque dans un pays développé comme le nôtre, les autorités ne disposent d’aucun outil permettant un suivi national de la couverture vaccinale de la population !

Inter-opérer les données de la vaccination à des plateformes intelligentes, l’orchestration de services défendue par Pierre-Nicolas Patouillard dans notre dernier numéro de « Perspectives » prend alors toute sa mesure.

Palliant le manque d’investissement des instances étatiques, des initiatives privées fleurissent comme Covid Tracker et Vitemadose, développées par Guillaume Rozier, pour qui l’open data est « une arme anticomplotiste ». La dimension géopolitique de la crise sanitaire laisse en effet clairement apparaître que le populisme est le meilleur allié du virus. Amérique de Trump, Brésil, Inde, les conséquences du déni des dirigeants et de la pauvreté de la culture scientifique des habitants sont désastreuses. Preuve une fois encore que la diffusion du savoir est un élément fondamental du progrès, contre lequel le corps social n’a heureusement pas besoin de se prémunir !

 

Didier Ambroise
Associé fondateur Doshas Consulting

Relayez cet article sur vos réseaux sociaux.

arrow-up2